Le diaphragme est le muscle qui traverse notre corps dans sa largeur et s’active lorsque l’on respire. C’est si naturel que nous pensons rarement à lui et encore moins à la manière dont il fonctionne. Et pourtant, il se contracte près de 24 000 fois par jour et plus encore si nous faisons du sport. Cela mérite bien que nous lui prêtions un peu d’attention. Alors qui est-il exactement ?
Le diaphragme est un muscle strié, plus exactement un feuillet musculo-tendineux en forme de 2 coupoles et qui est relié au sternum, aux côtes et aux vertèbres lombaires hautes. Il sépare la cage thoracique de la cavité abdominale. Il est ainsi en contact, d’un côté, avec le cœur et le bas des poumons, et de l’autre côté avec l’estomac, le foie et la rate.
Il possède 11 orifices dont les 3 principaux sont celui aortique où passe donc l’aorte et le conduit thoracique appelé aussi lymphatique, l’orifice œsophagien pour l’œsophage et le nerf vague, et, pour finir, celui de la veine cave inférieure pour le passage du nerf phrénique droit.
Le diaphragme est d’ailleurs innervé par les nerfs phréniques en provenance des cervicales C3 et C5, ainsi que par les nerfs intercostaux 6 et 11.
Lorsque nous inspirons, le diaphragme se contracte, ainsi que nos muscles intercostaux. Par conséquent, il s’abaisse ce qui remonte les côtes et comprime nos organes digestifs, dont le volume diminue. Le thorax peut donc s’agrandir, ce qui fait baisser sa pression interne et provoque un appel d’air avec l’arrivée de l’oxygène dans les poumons. C’est pourquoi, la fréquence de contraction du diaphragme définit la fréquence respiratoire.
A l’inverse, quand nous expirons, le diaphragme se relâche, lui permettant de se relever et de reprendre sa position d’origine. Les côtes redescendent et le volume du thorax rétrécit, augmentant sa pression interne, au profit du volume de l’abdomen, laissant ainsi passer le sang oxygéné, en provenance du cœur, dans l’ensemble du corps. Les poumons, quant à eux, se rétractent et expulse l’air chargé de CO2.
Le diaphragme, nous l’avons vu, est le muscle principal de la respiration dont le mouvement participe à la diffusion de l’oxygène et à l’évacuation du CO2.
De par sa position anatomique, le diaphragme est parfaitement situé pour faire la jonction entre le haut et le bas. Comme il est traversé par de nombreux nerfs et vaisseaux, lorsqu’il est souple et détendu, il facilite les échanges entre le thorax, la tête et l’abdomen et participe à la bonne communication interne.
Par son mouvement régulier, le diaphragme favorise la bonne circulation sanguine et aide le travail du cœur. En effet, lorsque le diaphragme s’abaisse, l’abdomen se trouve comprimer et cette pression facilite le retour du sang au cœur. Ainsi, le diaphragme joue un vrai rôle de pompe lorsqu’il est bien utilisé. Cela permet au cœur de moins travailler et facilite le retour veineux et lymphatique.
Par son mouvement il agit à presque tous les niveaux de la digestion. En premier lieu, il aide le passage des aliments dans l’estomac et évite ainsi les reflux. Ensuite, le diaphragme, en s’abaissant et se relevant, procure un massage de nos organes digestifs, ce qui participe au cheminement des aliments dans les intestins. Pour finir, ces différences de pression faciliteront l’expulsion des selles.
A l’inverse, une crispation trop importante et qui dure peut provoquer une hernie hiatale, l’estomac se déplaçant sous la pression du diaphragme, et générer des reflux acides dans l’œsophage. Et, le hoquet, rappelons-le, est occasionné par la compression du nerf phrénique qui traverse le diaphragme lorsque celui-ci est crispé. Il faut noter aussi que diaphragme lorsqu’il s’abaisse, peut aussi être gêné par nos viscères et plus précisément par notre foie s’il est un peu trop volumineux, en cas de stéatose, par exemple, ou par des poches d’air stomacales ou par des gaz intestinaux.
La pression abdominale occasionnée par le mouvement du diaphragme permet aussi une meilleure posture car il va aider à stabiliser la colonne vertébrale. A contrario, comme la pression exercée lors de la contraction du diaphragme pendant l’inspiration entraîne, une compression des vertèbres lombaires, si ce mouvement n’est pas fait correctement, cela peut entraîner un mal de dos, comme une lombalgie. De même, le diaphragme étant proche du psoas, celui-ci peut finir par se crisper et générer une hyperlordose lombaire, qui elle-même va entraîner le relâchement du ventre et, progressivement, voir la colonne se voûter.
Le diaphragme est certes le muscle principal et essentiel de la respiration, mais il est secondé par d’autres, comme les intercostaux, ainsi que les muscles du cou, les scalènes. Or, ces muscles dits « secondaires » peuvent rapidement être sursollicités en cas de mauvais fonctionnement du diaphragme. De plus, on l’a vu aussi, ce sont les nerfs phréniques en provenance des cervicales qui innervent en partie ce muscle. C’est pourquoi, en cas de crispation prolongée ou forte du diaphragme, nous pouvons ressentir des douleurs aux cervicales et des maux de têtes.
Lorsque le diaphragme fonctionne correctement, le corps est bien oxygéné ce qui nous procure plus d’énergie et par là-même un sentiment de mieux être. Notre cerveau profite de cette bonne oxygénation et est plus détendu et donc moins sensible au stress. Le cœur n’est pas sursollicité, car secondé par le diaphragme, notre cage thoracique s’ouvre pleinement et notre plexus solaire est détendu ce qui permet une respiration fluide et entraîne un sentiment de plus grande légèreté et donc de bien-être.
Ce muscle est particulièrement sensible à nos émotions et à toutes les sources de stress. C’est vraiment l’organe où un lien direct peut se voir entre la posture et les émotions ressenties. En effet, en cas de stress, d’énervement ou toute autre émotion gênante, nos muscles se tendent, modifiant notre posture générale et notre respiration devient plus courte car, nous respirons plus que par le haut. Nous pouvons parfois ressentir une oppression au niveau du plexus qui s’est également crispé sous la tension du diaphragme. De même au niveau du ventre car, lorsque le diaphragme est tendu, son amplitude de mouvement se réduit et il est plus souvent en position basse, produisant une compression constante des organes digestifs et même jusqu’au bassin. Et, plus notre diaphragme se tend et se comprime et moins nous parvenons à réguler nos émotions et notre stress, ce qui va encore plus crisper notre muscle.
C’est pourquoi une des premières choses à faire lorsque nous sentons les tensions apparaître, c’est de pratiquer des séries de respirations amples et lentes. Au quotidien, pratiquer des exercices des respirations est une bonne habitude à prendre pour un entretien régulier. Il existe aussi des étirements ou exercices physiques spécifiques pour bien détendre son diaphragme. L’aide d’un ostéopathe ou d’un kinésiologue peut être intéressante dans ce cas.
Le diaphragme a donc une place centrale dans notre corps, faisant la jonction entre de nombreux systèmes. Organe particulièrement sensible, son bon entretien est une des clefs pour se sentir bien et garder notre corps dans son équilibre. Alors, n’attendez-plus et respirez pleinement.
Judith Lionnet, naturopathe formée à ISUPNAT.
Sources
P.V. Marchesseau, livret n° maladie du cœur et des vaisseaux
Approfondissement des pathologies MC Schauer 10/07/2021
http://phoniatriestrasbourg.free.fr/Site_6/Le_diaphragme.html
https://ressources.unisciel.fr/physiologie/co/grain5b_2.html
https://mon-osteopathe-paris.fr/la-respiration-le-diaphragme-et-losteopathe/
https://www.cliniqueops.com/pathologies-posturales/diaphragme-lombalgies-et-trouble-postural-blog-article-18-fr.htm